Huang shan (les montagnes jaunes)

Nous voilà repartis en vadrouille, cette fois à l'assaut des montagnes jaunes, connues comme celles qui offrent les plus beaux paysages du pays. Il s'agit d'un voyage organisé (bien que l'organisation à la chinoise ne soit pas toujours, voire pas souvent, à la hauteur de nos attentes) par une agence de voyage. 6h de car environ pour arriver sur les lieux. Tout d'abord pourquoi le nom de "montagnes jaunes" me direz-vous ? Parce que l'empereur jaune Huangdi, ancêtre mythique des chinos, y est venu chercher les ingrédients pour préparer l'élixir d'immortalité et donna ainsi son nom aux montagnes. En juillet 1979, un autre haut-dignitaire chinois, Deng Xiaoping, a fait l'ascension du massif. La renommée du masif fut immédiate : les sentiers dallés furent reconstruits et les Montagnes Jaunes se dotèrent de téléphériques.

Le premier jour, soit samedi après-midi, nous sommes allés nous promener dans deux parcs légèrement en altitude, qui nous ont offert quelques belles cascades, de jolies photos mais avant tout une mise en jambe traquille pour ce qui nous attendait le lendemain.

Dimanche donc, de bon matin nous nous sommes rendus précisément à l'entrée du site des montagnes jaunes. Certaines d'entre nous ont opté pour le périphérique. Les autres, dont je fais partie, sont montés à pied. 7 km environ de montée (uniquement des marches d'escaliers) pour à peu près 600 m de dénivelée, faites le calcul ... la pente était parfois assez raide ! Par aileurs les conditions climatiques sont, dans cette zone très particulières c'est le moins que l'on puisse dire : on nous avait dit que l'on ne voyait le soleil que 8 jours par an. Cela nous a vallu quelques belles saucées ! notamment une mémorable vers le mileu de la montée. Arrivés en haut, nous avons découvert notre hotel, dans lequel un de nos professeurs (qui avait organisé le voyage pour nous) nous avait réservé un dortoir pour 10. L'après-midi, nous avons continué de marché au sommet pour profiter de la beauté des sites et des paysages, beauté dont vous pourrez avoir un aperçu dans l'album photo consacré à ce week end. C'est cet après-midi que j'ai connu les plus grosses peurs de ma vie, dues à ma peur du vide : des escaliers ou petits passages le long des falaises et à seulement quelques dizaines de centimètres du vide, ça tétanise un peu croyez-moi. Alors quand des chinois, pour prendre une photo, s'assoient par exemple sur la chaîne qui est censée vous retenir... avec des précipices de plusieurs centaines de mètres juste en dessous...

Les paysages sont dans les montagnes jaunes absolument magnifiques, inoubliables (on se dit qu'on n'en reverra sans doute jamais de similaires), et quasi irréels : le brouillard, qui monte le long des falaises au gré des courants d'air, y apporte une touche mystique. Ces montagnes ont de tout temps inspiré poètes et artistes en Chine par leur côté à la fois changeant et immuable. Les sensations que m'ont procuré les vides vertigineux, les mers de nuages ainsi que l'escalade, trempé, vers les sommets resteront dans ma mémoire pour longtemps.

Un autre moment fort du week end a été le dimanche matin lorsque nous nous sommes levés à 4h30 pour aller admirer le levé du jour sur les pics. Une foule de chinois y était déjà massée mais nous avons encore pu profiter de la splendeur des belvédères, ici, tout là-haut. Nous avons encore marché toute la matinée pour finir par la descente. 8 km, de marches, le brouillard et le silence toujours à nos cotés, pour profiter encore un peu du coté unique de ce que nous étions en train de vivre.

             

Les photos ne peuvent malheureusement pas rendre tout ce que nous avons ressenti. Mais c'est parce que les sensations sont parfois indicibles, les mots et les images ne suffisant pas, que les souvenirs peuvent être si forts.

Comments

[chevreau]

Pourquoi l'appelle - t-on la montagne jaune? merci du renseignement. Vu les photos on pourrait plutôt l'appeller la montagne voilée;